Finance islamique : Un Sénégalais diplômé de Charia certifiée
L’expertise sénégalaise a été encore valorisée avec notre compatriote Cheikhouna Bara Falilou Mbacké qui vient de décrocher le diplôme de conseiller et auditeur de Charia certifiée. Un parchemin délivré par les institutions financières islamiques et qui lui a été remis le 30 mai dernier, à l’Hôtel Golf Manama, par le président du conseil d’administration d’Accounting and Auditing organization for Islamic Financial Institutions (AAOIFI ).Cheikhouna Bara Falilou Mbacké est le premier sénégalais à recevoir une telle distinction. C’est un Diplôme de la 7ème Promotion de CSAA( Ceritified Shari’a Adviser and Auditor ) tout à fait nouveau dans l’industrie de la Finance Islamique et conçu par l’Organisation de Comptabilité et Audit des institutions financières islamiques.
La Chari’a islamique étant la source de lois et règlements de la finance islamique, les Auditeurs et Contrôleurs de Chari’a ont un rôle important pour le bon fonctionnement des établissements de la Finance islamique. Selon le récipiendaire, il y a un manque notoire de ressources humaines dans ce secteur car rares sont ceux qui peuvent être à cheval entre les deux savoirs: La Chari’a et la finance conventionnelle. C’est la raison pour laquelle il faut obligatoirement former des Oulémas non seulement pour contrôler mais pour créer et améliorer les produits financiers islamiques en vue d’être au diapason de l’évolution rapide de la finance islamique tout en évitant d’imiter simplement ou de convertir les produits de la finance conventionnelle. La finance islamique est très peu connue au Sénégal. Il existe d’ailleurs plusieurs préalables à remplir à savoir: imprégner les usagers, former des cadres et adapter les législations qui doivent respecter les préceptes de l’Islam. Pour Cheikhouna Mbacké, c’est la seule alternative pouvant sauver le monde des différentes crises ayant déjà mis le système capitaliste à genoux. Après l’Occident, l’Afrique accueillera la finance islamique avec beaucoup plus de conviction, prédit-il. Pays majoritairement musulman, le Sénégal peut profiter doublement de la finance islamique pour se relancer économiquement car les croyants peuvent jouir des bienfaits de la finance islamique (qui prohibe l’intérêt) tout en pratiquant leur religion avec bonheur. C’est un secteur de la finance qui est en plein essor avec d’ailleurs l’organisation, les 20 et 21 juin 2011 à Dakar, du 1er forum ouest-africain de la finance islamique initié par Mamadou Lamine Mbacké, PDG de l’institut africain de la finance islamique. C’est le chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade qui donnera le coup d’envoi de ces assises qui réuniront le gratin du monde de l’économie et des finances d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe et des Amériques.