Cheick Oumar Ismaël, n’est plu. Ce grand ouléma, qui a dirigé des années durant l’Association Islamique du Niger, a été rappelé à Dieu, hier, des suites d’une maladie. La cérémonie de levée de corps de l’illustre disparu s’est déroulée, hier, dans l’après-midi à la morgue de l’Hôpital national de Niamey, dans une atmosphère empreinte d’émotion et de recueillement, en présence du Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, du Président de l’Assemblée nationale, M. Hama Amadou, du Premier ministre, Chef du gouvernement, SEM. Brigi Rafini, des membres du gouvernement, des députés nationaux, du Chef de file de l’opposition, des représentants diplomatiques accrédités dans notre pays, des grands oulémas de notre pays, de l’archevêque de la cathédrale de Niamey, des parents, amis, disciples et connaissances.
«Inna lillahi wa inna ileyhi radjioûna», A Dieu nous venons et à lui nous retournons, a lancé Cheick Abdoulsalam Soumaila frère du défunt et imam à la mosquée de Zoragnay à Say avant de diriger la prière funèbre de celui qui, durant plusieurs décennies, a assuré les hautes fonctions « d’Imam» de la mosquée des Grandes Prières de Niamey.
Né vers 1917 à Say, Feu Cheick Oumar Ismaël, est décédé hier à Niamey à l’âge de 95 ans. Grand érudit ayant le sens de la foi musulmane et du savoir-vivre, il est apprécié comme étant apolitique. Il est l’un des rares oulémas nigériens à avoir accédé à une double formation de l’enseignement coranique. En effet, il a d’abord bénéficié de la formation classique traditionnelle à Say, localité reconnue comme étant un des plus importants foyers religieux de la boucle du fleuve Niger, depuis le début du 19ème siècle, puis la formation académique en langue arabe et en islamologie, en Irak. Il est issu d’une grande famille des marabouts pratiquant la religion en respectant les préceptes du Coran et de la Souna du prophète, Mohamed (PSL). Cet érudit est aussi bien connu au Niger qu’au niveau international. Il avait dirigé l’Association Islamique du Niger près de 40 ans. En 2006 Feu Cheick Oumarou Ismaël dirigea le Conseil islamique du Niger, qui est un organisme consultatif de 20 membres, essentiellement constitué d'Oulémas issus des huit régions du pays. Feu Cheick Oumar Ismaël est le plus haut dignitaire religieux du Niger et réputé pour sa modération. Il est diplômé de plusieurs universités arabes, et c’est du reste pourquoi la plupart des musulmans au Niger l’appelaient, le «marabout des marabouts». Selon Ismaël Jibril Karanta, un des compagnons du Cheick, et membre de l’Association islamique du Niger, qui a eu à travailler à ses côtés depuis 1991, «c’est un prédicateur hors pair. Il aime la justice, il est modéré et partage ses connaissances avec les autres. Le dénominateur commun de ses conseils qu’il nous prodiguait était en un mot la patience», témoigne-t-il.
Pour Touré Mahamadou, membre du Conseil islamique du Niger, le décès de Cheick Oumar Ismaël est une perte d’une grande figure emblématique de l’islam dans notre pays. «Nous avons perdu un Baobab, un savant, un unificateur et conseiller pour la Ouma islamique du Niger. Notre pays présente l'image d'un islam modéré et tolérant qui renforce son originalité. Le Cheick a joué un rôle prépondérant depuis qu’il était à la tête du Conseil islamique du Niger pour le maintien de cette valeur de notre religion. Les mots me manquent en cette circonstance douloureuse », a-t-il confié, la voix enrouée de chagrin. Cheick Oumar Ismaël a instauré un dialogue constructif et a toujours œuvré au renforcement d'une culture de la tolérance et a beaucoup contribué à l’encadrement des activités islamiques. Il a été conduit à sa dernière demeure à Say où il a été inhumé dans la maison familiale. Que la terre lui soit légère Amen !
l Seini Seydou Zakaria
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Innâ lilllahi wa innâ ilayhi râdji-oûn (Certes, nous sommes à Allah et à Lui nous retournerons!» Qu’Allah lui pardonne, lui fasse miséricorde et le fasse habiter Son vaste Paradis! Nous présentons nos condoléances à sa famille éplorée et à ses collaborateurs. Oui Allah a raison: «Toute âme goûtera la mort». Sourate 3, verset 185.
Cheikh Boureima Abdou Daouda depuis la Mecque.
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