Une commission américaine sur les libertés religieuses s’est indignée dans
son rapport 2013 de la politique de laïcité "très agressive" mise en
place en France et dans l’UE à l’encontre de certaines religions, notamment
l’islam.
Voiles intégrales interdits, constructions de minarets avortées, rituels d’abattage d’animaux
contestés… Dans un épais rapport au vitriol, la "Commission américaine
sur les libertés religieuses dans le monde" a remis en cause, pour la
première fois, la politique de laïcité mise en place en Europe de l’ouest ces
dernières années.
Jugés
"agressifs" et "intolérants", de nombreux pays, la France
en tête, sont sévèrement critiqués pour avoir instauré de plus en plus de
restrictions concernant les signes religieux ostentatoires dans l’espace
public. Restrictions qui, selon les auteurs du rapport, "créent une
atmosphère d'intimidation (…) en Europe occidentale".
Sur une dizaine de
pages, les experts, nommés par la Maison Blanche et le Congrès, énumèrent, sans
concession, les différentes lois favorisant un "climat de haine" à
l’encontre – le plus souvent – des musulmans : interdiction du port du voile intégral dans un lieu public adoptée par la
France et la Belgique en 2011, interdiction de la construction de minarets en Suisse en 2009, restrictions
concernant l’abattage rituel des animaux en Suède, Pays-Bas,
Luxembourg…
Athènes, seule capitale
européenne sans mosquée
"En Belgique, les
autorités ne permettent pas à leurs employés, en particulier ceux qui sont en
contact avec le public, de porter des signes religieux (…) En France, le
président François Hollande a appelé au vote d'une loi sur les signes religieux
dans certains lieux privés [notamment les structures de petite enfance] (…)",
peut-on lire dans le chapitre consacré à l’Europe.
Et les auteurs du
rapport d’enfoncer le clou sur cette "intolérance" religieuse
européenne : comment est-il possible qu’Athènes soit encore la seule capitale
de l’Union européenne à ne pas abriter de mosquée ? Est-il normal que la
circoncision religieuse ait été passible de poursuites pénales en Allemagne -
avant que le Parlement ne l'autorise sous supervision médicale ? Toutes ces
mesures et ces polémiques "limitent gravement l’intégration sociale et les
opportunités en terme d’éducation et d’emploi pour les personnes concernées", expliquent les auteurs,
"notamment pour les femmes musulmanes qui portent le foulard."
Les experts
reconnaissent qu’il est étonnant de retrouver l’Europe, qui a "en général
un très bon bilan en matière de liberté religieuse", dans un rapport
concernant des atteintes aux droits de l’homme. Mais c’est aussi - et surtout -
pour cette raison que la commission se montre particulièrement sévère envers
l’UE.
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