Depuis un certain temps, l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de
l’Islam enregistre beaucoup de couacs. Une situation qui a fait sortir certains
membres des commissions précédentes de leurs gonds. Ils ont exprimé leur
indignation, hier, au moment où les pèlerins s’affairaient autour de leurs
titres de voyage.
«Il
faut mettre les hommes et les femmes qu’il faut aux places qu’il faut», cet
adage a résumé la colère de Serigne El Hadji Baba Sow, chef religieux à Nord
Foire. A l’en croire, «tous les manquements notés dans l’organisation du
pèlerinage aux lieux saints de l’Islam depuis un certain temps, sont dus au
fait que ceux qui connaissent le monde arabe, pour y avoir étudié et parlant
bien la langue, sont laissés en rade, au profit d’une clientèle politique
venant de l’exécutif à qui revient de nommer le commissaire au pèlerinage».
«Depuis
Rawane Mbaye...»
Selon
toujours El Hadji Baba Sow, c’est après le départ de Rawane Mbaye,
ex-Commissaire, avec qui nous avons eu à travailler, car connaissant bien le
monde arabe, que des couacs sont notés chaque année dans l’organisation du
pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. «Le plus dangereux est que des pèlerins
sont confrontés à un problème d’interlocuteur dans l’accomplissement du
pèlerinage à la Mecque, parce que souvent, des personnes choisies pour les
guider ne maitrisent pas les différents lieux de passage», déplorera-t-il. Pour
que pareille situation prenne fin et que le pèlerinage à la Mecque retrouve son
cachet solennel pour les fidèles sénégalais, le chef religieux interpelle les
pouvoirs publics. «L’exécutif doit cesser de s’immiscer dans l’organisation du
pèlerinage. Cette question aussi importante doit être laissée à l’appréciation
des hommes et des femmes qui maitrisent bien le domaine qui n’est pas donné à
n’importe qui», a-t-il suggéré.
«La
politique bouscule l’expertise»
L’homme
religieux a aussi brocardé les critères de nomination des ambassadeurs : «Même
dans le choix des hommes et des femmes qui représentent notre pays à
l’étranger, précisément, les pays arabes, la politique prend le dessus sur
l’expertise et la connaissance du terrain». Le cas de la précédente édition est
édifiant. Les pèlerins sénégalais avaient saisi l'opportunité de leur face à
face avec le ministre des Affaires Étrangères de l’époque sur place, pour
dénoncer "l'amateurisme" de la commission chargée du pèlerinage. En
effet, ils ont été nombreux à saisir le ministre de tutelle, Me Alioune Badara
Cissé, lors de l'étape de Mouna, aux fins de dénoncer les "conditions
précaires" dans lesquelles ils ont effectué le pèlerinage. Pour toute
réponse, Me Alioune Badara Cissé avait promis de transmettre leurs doléances au
chef de l'Etat, Macky Sall. Et cette sortie musclée a eu l’effet escompté. Car
le commissaire d’alors, à l’origine de ces manquements, a été relevé de ses
fonctions.
Sekou Dianko DIATTA
Sekou Dianko DIATTA
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