jeudi 22 mai 2014

La position de l’Islam face au mariage précoce et à l’excision



 Demain vendredi 23 mai 2014 sera célébrée incha-Allah la Journée Internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. A cette occasion, voici un rappel sur la position  de l’Islam face au mariage précoce et à l’excision que nous avions présentée à la Journée Parlementaire organisée par l’Assemblée Nationale le 23 mai 2002.


LES CONSEQUENCES NEFASTES DU MARIAGE PRECOCE:
LE POINT DE VUE DE L’ISLAM


COMMUNICATION DE
CHEIKH BOUREIMA  ABDOU   DAOUDA

A la journée parlementaire d’information et de sensibilisation organisée par l’Assemblée  Nationale sous le thème: «Les conséquences néfastes du mariage précoce et des mutilations génitales».  

Niamey, le 23 mai 2002


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قال رسول الله صلى الله عليه و سلم: «لا تنكح الأيم حتى تستأمر و لا البكر حتى تستأذن»
«On ne marie pas la veuve sans son avis ni la vierge sans son autorisation» Hadîs authentique

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بسم الله  الرحمن  الرحيم

Introduction

Louanges à Allah,[1]  Seigneur de l’Univers «... Qui  de  l’eau  a créé une  espèce humaine  qu’Il  unit  par les liens de la parenté et de l’alliance. Et  ton Seigneur  demeure  Omnipotent»[2].  Prière et salut d’Allah sur notre Prophète et Guide Mouhammad, sur sa sainte famille et ses fidèles Compagnons.
Je voudrais tout d’abord remercier très sincèrement les organisateurs de cette journée parlementaire pour l’honneur dont je suis l’objet et les féliciter pour la pertinence et le choix de ce thème.   
Chère auguste assemblée, Allah le Très Haut a créé cet univers suivant la loi des couples dont les éléments sont étroitement liés et dépendants les uns des autres. Cette loi de dualité opposée se trouve dans toutes les créatures: les animaux, les arbres, les djinns, les humains et même les éléments de la nature tels que l'atome, l'électricité...

«وَمِنْ كُلِّ شَيْءٍ خَلَقْنَا زَوْجَيْنِ لَعَلَّكُمْ تَذَكَّرُونَ»

«Et de toute chose Nous avons créé deux éléments de couple afin que vous vous rappeliez ».[3]
C'est pourquoi en Islam, il n'y a pas d'opposition entre l'homme et la femme. Au contraire il y a une complémentarité et une interdépendance entre les deux. L'homme sert de protection et de soutien pour la femme et celle‑ci constitue pour lui une source de tranquillité et de consolation comme Allah l'a dit:
«وَمِنْ آيَاتِهِ أَنْ خَلَقَ لَكُمْ مِنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَاجًا لِتَسْكُنُوا إِلَيْهَا وَجَعَلَ بَيْنَكُمْ مَوَدَّةً وَرَحْمَةً إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآيَاتٍ لِقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ»
«Et parmi Ses signes Il a créé de vous et pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'amour et de la miséricorde. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent».[4]
«هُوَ الَّذِي خَلَقَكُمْ مِنْ نَفْسٍ وَاحِدَةٍ وَجَعَلَ مِنْهَا زَوْجَهَا لِيَسْكُنَ إِلَيْهَا»
 «C'est Lui qui vous a créés d'un seul être dont II a tiré son épouse pour qu'il trouve de la tranquillité auprès d'elle».[5]
Les versets montrent le rapport combien profond qui existe entre l'homme et la femme et prouvent également que la femme est créée à partir de l'homme d'où le besoin de l'un pour l'autre comme le besoin existant entre l'arbre et sa branche sinon plus. On peut comparer abusivement le rapport entre l'homme et la femme au rapport qui existe entre les deux chaussures. Comme il n'y a pas une chaussure sans l'autre, de même il n'y a pas d'homme en réalité sans femme et vice‑versa. Comme une chaussure ne peut jouer son rôle de protectrice qu'avec la présence de l'autre, de même l'homme ne peut jouer véritablement son rôle sur terre sans la femme, et cette dernière non plus ne peut jouer pleinement son rôle sans l'homme. Ainsi, il n'y a pas d'antagonisme entre deux éléments de couple mais plutôt une complémentarité. L'homme et la femme sont créés pour vivre ensemble chacun selon ses capacités morales et physiques et chacun selon son domaine qui lui est approprié. Il y a donc une interdépendance, une attraction naturelle innée voire un magnétisme entre les éléments d’un couple en général et entre l’homme et la femme en particulier. Cependant, le Seigneur Très Haut n’a pas laissé à l’homme la liberté d’user de ce magnétisme à son bon vouloir dans le désordre et sans éthique aucune. Au contraire Il a établi un lien légal bien réglementé par le truchement duquel l’homme et la femme peuvent jouir de cette attraction naturelle réciproque qui existe entre eux. Ce lien s’appelle: mariage;[6] il constitue l’union la plus intime et solennelle qui soit et il sert de ligne de démarcation entre l’être humain et l’animal en matière de comportement sexuel.
Les hommes, vis-à-vis de ce mariage se répartissent en trois principales catégories:
1- Ceux qui exagèrent dans la précocité du mariage
2- Ceux qui exagèrent dans le retard du mariage
3- Ceux qui adoptent une position médiane entre ces deux positions extrêmes.
Le retard exagéré du mariage a des conséquences très négatives sur la réussite et la pérennité du foyer en particulier quand les conjoints ont déjà fait l’expérience d’une sexualité cafouillée dans leur vie. Ces conséquences ses répercutent surtout sur l’avenir des enfants soit à cause du divorce soit à cause de la mort des parents ou l’un d’eux. On se marie en effet, pour avoir des enfants, pour les éduquer et leur assurer un avenir afin qu’ils soient utiles à eux-mêmes, à leurs parents et à la société. Or un mariage intervenant à un âge trop avancé ne permettra pas aux parents en général et au père en particulier de concrétiser cet objectif vu l’espérance de vie trop courte. Par exemple un homme qui se marie à 30 ans, quand son enfant aura 7 ans, l’âge d’aller à l’école, il aura lui, 37 ans. Quand l’enfant aura 13 ans, l’âge de se présenter au Certificat, le père aura 43 ans. Quand l’enfant aura 17 ans, l’âge de se présenter au Brevet, le père aura 47 ans. Quand l’enfant aura 20 ans, l’âge de se présenter au Bac, le père aura 50 ans… Or le marché du travail, vu le nombre croissant des diplômés, exige aujourd’hui que l’enfant poursuive des études poussées ou spéciales pour avoir un travail convenable pouvant lui permettre de vivre aisément et de penser à aider autrui. Ainsi, l’enfant doit poursuivre au moins 3 ans d’études universitaires ou professionnelles et 2 ans de service civique avant d’accéder à un travail. Or à ce moment son père aura 55 ans, un âge au-delà de l’espérance de vie dans certains pays. Ainsi, peu de parents mariés à un âge trop avancé profitent du fruit de leurs enfants. Et le plus souvent la mort intervient alors que l’homme a encore des enfants dont la formation scolaire n’est pas achevée, ce qui les poussera à abandonner les études pour travailler. Le mariage trop retardé contribue à augmenter le nombre d’enfants ratés ou pauvres dans la société. Ceci est un exemple parmi les conséquences néfastes du mariage trop retardé. La précocité exagérée du mariage n’a pas moins de conséquences que son retard exagéré notamment la compromission de l’avenir de la jeune fille. Même sur le plan scientifique, il a été démontré que les grossesses à risque sont celles qui interviennent à un âge trop bas ou trop avancé. C’est pourquoi la dernière position est celle de l’Islam qui est la religion du juste milieu comme Allah l’a affirmé:
«وَكَذَلِكَ جَعَلْنَاكُمْ أُمّةً وَسَطاً لّتَكُونُواْ شُهَدَآءَ عَلَى النّاسِ وَيَكُونَ الرّسُولُ عَلَيْكُمْ شَهِيداً »
«Ainsi, Nous avons fait de vous une juste (et meilleure) communauté pour que vous soyez témoins pour les gens, et que le Messager (Mouhammad) soit témoin pour vous».[7]
Allah le Très Haut a rendu cette religion islamique facile, tolérante et adéquate à toutes les situations de l'homme. II n'y a inclus aucune gêne, aucune peine ou difficulté. II n'a pas imposé aux musulmans ce qu'ils ne peuvent pas accomplir ou ce qui est au-dessus de leur capacité. Au contraire, I1 a prescrit des obligations conformes à la capacité et au pouvoir des musulmans. II a en effet dit:
«لاَ يُكَلّفُ اللّهُ نَفْساً إِلاّ وُسْعَهَا لَهَا مَا كَسَبَتْ وَعَلَيْهَا مَا اكْتَسَبَتْ »  «يُرِيدُ اللّهُ بِكُمُ الْيُسْرَ وَلاَ يُرِيدُ بِكُمُ الْعُسْرَ» «يُرِيدُ اللّهُ أَن يُخَفّفَ عَنْكُمْ وَخُلِقَ الإِنسَانُ ضَعِيفاً »
 «Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera [seulement récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait»[8].  «Allah veut pour vous la facilité, II ne veut pas la difficulté pour vous...»[9]. «Allah veut vous alléger (les obligations) car l'homme a été créé faible»[10].
L'Islam est donc basé sur la facilité et la commodité. II maintient ses adeptes sur une voie de juste milieu: pas d'exagération et encore moins de manquement aux devoirs et aux obligations, c’est pourquoi le Prophète prière et salut d'Allah a dit:
«إِنّ الدّينَ يُسْرٌ, وَلَنْ يُشَادّ الدّينَ أَحَدٌ إِلاّ غَلَبَهُ, فَسَدّدُوا وَقَارِبُوا, وأَبْشِرُوا..»
«Certes, [la pratique de] la religion islamique est facile, nul ne s'y montre donc intransigeant sans qu'il soit vaincu. Ainsi, essayez d'être droits et de vous rapprocher de la perfection. Ayez la bonne nouvelle que vous serez récompensés pour les bonnes actions que vous accomplissez…».[11]
 Allah n’a légiféré pour l’Humanité que ce qui lui permet d’accéder au bonheur terrestre et céleste et ne lui a interdit que ce qui lui est nuisible ici-bas et dans l’au-delà. L’Islam en tant que dernière religion divine révélée à l’Humanité et forme finale de toutes les révélations célestes,[12], est donc venu pour protéger l’être humain dans tous ses aspects et sur tous les plans: physique, moral, économique, social, psychologique… Puisque l’Islam est basé sur le principe de la facilité, de la commodité et de l’adaptation adéquate aux conditions et capacités humaines… il ne saurait par conséquent, cautionner aucun comportement ou pratique qui contredit ce principe et qui porte préjudice à l’être humain dans sa foi, sa raison, son honneur, ses biens, sa vie tant sur le plan individuel que  sur le plan collectif.
Quant à la position de l’Islam face au mariage précoce, objet de cette présente journée, elle s’exprime à travers les points suivants:
1) L’Islam n’a fixé aucun âge pour le mariage ni pour le garçon ni pour la fille
2) En Islam, la différence d’âge entre conjoints importe peu c’est-à-dire l’un des conjoints peut être plus âgé que l’autre.[13]. Ce qui importe c’est l’agrément (l’accord) mutuel des conjoints car il n’y a pas de contrainte en matière de mariage comme le Prophète prière et salut d’Allah sur lui a dit:
«لا تنكح الأيم حتى تستأمر و لا البكر حتى تستأذن»
«On ne marie pas la veuve sans son avis ni la vierge sans son autorisation».[14]  
Par conséquent, le mariage conclu sans l’avis de la femme (veuve, divorcée ou jeune fille) ne tient pas lieu à moins que les intéressés ne le valident par leur consentement mutuel. En effet un compagnon avait marié sa fille Khansâ bint Khouzâm qui était veuve sans son consentement. Elle alla se plaindre auprès du Prophète qui annula le mariage.[15] Dans un autre Hadîs, une jeune fille vint chez le Prophète prière et salut d’Allah sur lui et dit: “Mon père m’a mariée à son neveu contre mon gré afin de combler sa misère”.. Le Prophète lui donna le choix de refuser ou d’accepter le mariage. Elle dit: “J’ai accepté le choix de mon père mais j’ai voulu -en me plaignant-que les femmes sachent que nos pères ne décident pas du choix de nos maris à nos places”.
Rien que ce droit au choix du conjoint suffit pour nous montrer que le mariage doit intervenir à un âge où la fille ou le garçon est apte à raisonner et à comprendre le bien fondé du mariage.
3) L’Islam n’incite pas -comme le laissent entendre certains- au mariage précoce (d’ailleurs le terme n’existe pas dans les sources islamiques). Il n’a pas non plus recommandé le mariage des filles avant la puberté. Cependant, si un mariage avant la puberté est célébré selon les conditions et les piliers du mariage en Islam, le mariage demeure valide. Quant au démarrage de la vie conjugale, cela est laissé au choix des parents de la fille.
4) Le mariage en Islam doit toujours se faire dans le cadre des objectifs globaux de l’Islam et des objectifs spécifiques du mariage,[16] c’est-à-dire le mariage ne doit jamais se faire contre l’intérêt matériel, moral, physique, socio-économique… de l’un de deux conjoints.[17]
Ainsi, marier la jeune fille à un âge où l’accomplissement des charges familiales lui porterait préjudice dans son intégrité physique ou morale, serait contraire aux principes de l’Islam. De même, les conséquences néfastes découlant d’une sexualité précoce notamment les fistules, le traumatisme, la fuite et l’abandon du foyer conjugal, le divorce voire la dislocation des relations sociales entre les familles, sont contraires aux objectifs mêmes du mariage en Islam dont l’épanouissement physique, moral et économique des conjoints. En tout état de cause, l’Islam ne saurait tolérer une relation sexuelle précoce qui serait préjudiciable aux conjoints ou à l’un d’eux et ne saurait laisser en aucun cas ni les parents ni le mari se soustraire à leurs responsabilités en cas de problème.
Voilà en gros la position de l’Islam face au mariage précoce. Certes, le phénomène est beaucoup plus compliqué à cause de nombreux facteurs socioculturels qui y interviennent mais la part de la religion (l’Islam surtout) est très minime. Ceux qui pratiquent le mariage précoce tel que les études et les enquêtes le montrent, ne se réfèrent pas forcément à l’Islam. D’ailleurs le phénomène est mondial et se réclame plus des mentalités que de la  religion. Nous espérons qu’avec les débats, lumière sera faite sur le problème car  «De la discussion jaillit la lumière».

Cheikh Boureïma Abdou Daouda
Niamey le 22 mai 2002

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La position de l’Islam face à l’excision

Chère honorable assistance permettez-moi de vous donner la vraie position de l’Islam face à l’excision. Sachez tout d’abord que l’excision est une pratique que l’Islam a trouvée dans la société préislamique. Or l’Islam En tant que forme finale de toutes les révélations célestes,  il a d’une part confirmé tout ce que celles-ci avaient apporté de bon, de positif et de profitable à l’homme et cela dans tous les domaines de la vie humaine, et d’autre part rejeté tout ce qui était mauvais, négatif et nuisible à l’être humain et cela sur tous les plans. C’est ainsi qu’il a prescrit, proscrit ou amendé les pratiques et les lois religieuses, sociales, économiques, politiques, culturelles, sanitaires…qui régissaient la société antéislamique. Comme toute pratique sociale, les femmes en particulier celles qui pratiquent l’excision ont demandé au Prophète s’il leur est encore permis -après l’Islam- de continuer à exciser les filles. Le Prophète prière et salut d’Allah répondit à celle qui lui a posé la question:
«إذا خَتنْتِ فلا  تنهكي فإن ذلك أحظى للمرأة و أحب إلى البعل»
«Quand tu excises, n’exagère pas car cela rendra la femme plus heureuse et ce sera plus aimé du mari». Rapporté par Abou Dawoûd
Et dans un autre Hadîs le Prophète a dit:
« إذا جلس بين شعبها الأربع  و مس الختان الختان فقد وجب الغسل» رواه مسلم
«Si l’homme s’assied entre les quatre bifurcations (les mains et les pieds) de la femme et que le circoncis a touché l’excisée (la partie circoncise de l’homme a touché la partie excisée de la femme), alors le lavage devient obligatoire». Rapporté par Mouslim.
Ainsi, le Prophète a toléré l’excision dans le premier Hadîs et dans le second il a affirmé l’obligation de se laver dès que les deux parties circoncises de l’homme et de la femme se rencontrent ou se touchent.
Voilà la position du Prophète par rapport à l’excision des filles et les Oulémas ont divergé en trois groupes par rapport à  la question:
1- Ceux qui rendent obligatoire l’excision des filles, c’est l’avis des Savants Chafi’tes et de l’Imam Amad dans une version.
2- Ceux qui tolèrent l’excision des filles c’est l’avis de la majorité des Hanafites, des Malikites et des Hambalites
3- Ceux qui ne voient pas du tout la législation religieuse de l’excision des filles et c’est un avis faible car il est contradictoire à celui du Prophète prière et salut d’Allah sur lui.
Remarque:
Le problème n’est pas lié à l’excision elle-même mais aux méthodes et aux moyens de ses pratiques c’est pourquoi le Prophète a recommandé de ne pas exagérer en coupant une grande partie du clitoris. Le danger de l’excision est aussi lié aux instruments utilisés surtout dans les campagnes et également aux manques de soins adéquats après l’opération. Le danger de l’excision peut également être lié à l’âge où elle est pratiquée c’est pourquoi ceux qui la pratiquent la font dès le bas âge de l’enfant à l’instar de la circoncision pour le garçon.
Il faut souligner que ce n’est pas tout ce que les êtres humains en général et en particulier les Occidentaux jugent mauvais et barbare qu’il faut tout de suite bannir même s’il est confirmé par la religion. La circoncision comporte également les mêmes risques et dangers pour l’homme s’il est mal pratiqué. Un jour l’Occident nous dira également que la circoncision est une atteinte à l’intégrité physique de l’homme par conséquent il faut l’interdire en prévoyant de lourdes sanctions pour les contrevenants. Or des médecins spécialistes ont fait une étude sur la circoncision des garçons et l’excision des filles et ont démontré qu’elles comportent des avantages surtout sur le plan sanitaire en particulier dans la protection de l’homme et de la femme contre certaines maladies de notre temps; et que leur danger réside uniquement dans la méthode et les moyens de leur pratique. (Voir journal «Almoudjtama’» No 931 page 50). Il a été scientifiquement démontré que l’excision réduit l’excitation des filles ce qui les expose moins à la débauche. Il a été constaté également que le  clitoris se développe plus chez les filles des régions tropicales que chez celles des régions froides d’où cette répartition géographique de la pratique de l’excision dans le monde.
Il faut savoir dans tous les cas que Dieu qui a donné la vie à l’être humain, ne saurait lui recommander quelque chose qui lui portera préjudice ni dans son corps ni dans ses biens ni dans son honneur. De même le Prophète prière et salut d’Allah sur lui qui a interdit même le fait de pointer une arme (aiguille couteau, épée, pistolet…) vers quelqu’un par respect de sa personne physique et morale, ne saurait légiférer, autoriser ou tolérer quelque pratique ne comportant pas un bienfait ou allant contre l’intérêt de l’homme… C’est pourquoi il a interdit la cautérisation comme traitement, le tatouage des lèvres, la castration de l’homme…
Enfin, il faut signaler qu’il y a plusieurs sortes de circoncisions féminines:
1-   La circoncision féminine dite Sounnah qui est en conformité avec la tradition prophétique. Elle se limite à couper la peau en forme de noyau qui se trouve au sommet de l'organe. On doit donc en couper l'épiderme protubérant, sans aller jusqu'à l'ablation. C’est la seule forme de circoncision féminine tolérée par l’Islam car elle réduit l’excitabilité sexuelle de la fille et procure plus de joie au couple lors des relations conjugales. D’ailleurs, un cas similaire semble se pratiquer aujourd’hui par la médecine moderne. Il s’agit d’une certaine forme de circoncision féminine, pratiquée dans la tribu des Kikuyu du Kenya, qui serait effectuée aujourd'hui dans certains hôpitaux de Paris pour accroître la capacité de jouissance de certaines femmes aisées. On dégage le clitoris et on le rabat à l'intérieur du vagin. Une telle pratique augmenterait la jouissance sexuelle des femmes
2-   La clitoridectomie: elle porte sur l'ablation du clitoris ainsi que sur les petites lèvres. Elle est plus fréquemment pratiquée en Egypte.
3-   L'infibulation ou circoncision pharaonique. Elle est pratiquée notamment au Soudan et en Somalie et consiste en l'ablation totale du clitoris, des petites lèvres et d'une partie des grandes lèvres. Les deux parties de la vulve sont alors cousues ensembles au moyen de points de suture de soie ou de catgut (au Soudan) ou au moyen d'épines (en Somalie) pour que la vulve soit fermée à l'exception d'un minuscule orifice pour le passage de l'urine et du flux menstruel. Au cours de la nuit de noces, l'époux devra ouvrir sa femme, le plus souvent à l'aide d'un poignard à double tranchant. Dans certaines tribus, la femme est recousue à chaque départ du mari et réouverte à chaque retour de celui-ci. On ferme l'ouverture en cas de divorce pour éviter que la femme ait des rapports sexuels.
4-   Signalons que l'Occident a pratiqué dans le passé la circoncision féminine et surtout l'infibulation. Un des modèles de ceintures de chasteté consistait à faire passer des anneaux dans les lèvres et la vulve et à les fermer par un fil de fer ou par un cadenas dont le mari gardait la clef même et surtout quand il s'absentait
Il n’y a pas de doute que l’Islam condamne et interdit ces trois dernières formes d’excision vu leur caractère nuisible sur la santé de la fille.
Cheikh Boureima Abdou Daouda



1- Nous adoptons le terme (Allah) qui signifie Dieu, l’Unique Divinité, sans associé, et qui mérite l’adoration  partout et toujours. Contrairement au terme  Dieu, le mot Allah ne se met ni au féminin ni au pluriel; il ne dérive d’aucune racine et n’accepte ni suffixe ni préfixe, sauf l’invocatif (Allahoumma) qui est la contraction de (yâ Allah!). Tous les noms de perfection sont attributs de Allah. On dit par exemple: Allah est Tout Miséricordieux, Très Miséricordieux, Puissant, Pardonneur... Allah est donc le nom propre de Dieu, or les noms propres ne se traduisent pas.
[2] - Le Saint Coran: Sourate 25; verset 54.
[3] - Le Saint Coran: sourate 51, verset 49.
[4] - Le Saint Coran: sourate 30; verset 21.
[5] - Le Saint Coran: sourate 7; verset 189.

[6] - Ce mariage de point de vue jugement,  se repartit en cinq catégories:
1- Obligatoire pour celui qui craint de tomber dans la fornication s’il ne se marie pas. Cheikhoul-Islam Ibnou Taïmiyya -qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit à propos de ce cas: “Si l’homme éprouve le besoin de se marier en craignant la fornication avec le célibat, il donnera la préférence au mariage avant le Hadj obligatoire”.
2- Recommandé (conseillé) pour celui qui éprouve le désir du mariage mais qui ne craint pas de tomber dans la fornication même s’il ne se marie pas. Le mariage lui est recommandé vu ses indénombrables avantages pour l’homme et la femme.
3- Permis (autorisé) pour celui qui n’éprouve ni désir ni penchant pour le mariage tel le cas du vieillard.
4- Réprouvé (déconseillé, blâmable) pour celui qui n’éprouve ni désir ni penchant pour le mariage mais qui le fait avec une personne qui a encore la possibilité de fonder un foyer, de procréer et d’éduquer des enfants; tel le cas du vieillard qui épouse une jeune fille ou une vieille femme au-delà de la ménopause qui épouse un jeune homme qui souhaite fonder un foyer et avoir des enfants.
5- Interdit pour celui qui se trouve en terre des mécréants qui le combattent pour la religion. Se marier dans ces conditions c’est exposer sa progéniture à un danger évident.
[7] - Le Saint Coran: sourate 2. verset 143.
[8] - Le Saint Coran: sourate 2, verset 286.
[9] - Le Saint Coran: sourate 2, verset 185.
[10] - Le Saint Coran: sourate 4, verset 28.
[11] - Hadîs authentique rapporté par Alboukhâry
[12]- L’Islam est la religion prêchée par tous les Prophètes et Envoyés de Dieu à travers l’Histoire Humaine comme Allah l’a dit: «Certes, la religion auprès (acceptée) d’Allah, c’est l’Islam». Sourate 3; verset 19. Ce sont seulement les lois de ces Prophètes et Envoyés qui diffèrent parce qu’ils étaient envoyés à des peuples qui n’avaient pas les mêmes problèmes. Chaque prophète ou messager était spécialement envoyé à son peuple et sa loi était spécifique à ce peuple sauf le dernier Messager (Mouhammad) qui est envoyé à toute l’Humanité avec une loi universelle. Allah le Très Haut a dit: «Dis: “O hommes! Je suis pour vous tous le Messager d’Allah”». Sourate 7; verset 158. Le Prophète prière et salut d’Allah sur lui, a dit: «... Et j’ai été envoyé à tous les hommes». Rapporté par Alboukhâry et Mouslim.
[13] - Ceci explique les différents mariages du Prophète prière et salut d’Allah sur lui. Par exemple sa première femme (Khadîdjah) le dépassait de 15 ans.
Il avait épousé A-ichah depuis l’âge de 6 ans et l’entrée en maison eut lieu à l’âge de 9 ans. Voici en résumé comment cela s’était passé: après la mort de Khadîdjah le Prophète était resté sans femme. Alors une femme du nom de Khawlah bint Hakim se présenta chez le Prophète et lui proposa de prendre une autre femme. Il lui répondit: «Après Khadîjah?». Khawlah se pressa de dire: “A-ichah la fille de l’homme le plus aimé de toi”. Le Prophète réfléchit un moment puis dit: «Mais elle encore très jeune». Khawlah lui dit: “Tu demandes sa main aujourd’hui et tu la laisses jusqu’à ce qu’elle grandisse (devienne majeure). Mais qui s’occupera des enfants que Khadîdjah lui avait laissés?  Khawlah lui fit une autre proposition: “Et tu épouses encore Sawdah bint Zam-ah”. Le Prophète accepta de l’épouser alors qu’elle avait déjà dépassé l’âge de la ménopause. Il fit cela pour la consoler suite au décès de son mari et pour qu’elle prenne soin des enfants du Prophète. Plus tard, quand A-ichah regagna le foyer du Prophète, Sawdah lui céda sa nuit mais elle resta sous la tutelle du Prophète jusqu’à la mort… Voir Al-Islam fî qafçil ithâm (l’Islam derrière les barreaux de l’accusation): Chawqi Abou Khalîl pp. 203 et 204. Ces exemples nous montrent que le mariage en Islam n’a pas seulement pour objectif la jouissance charnelle. Au contraire, le mariage revêt un sens plus social et plus “politique” que le simple plaisir.
[14] - Hadîs authentique rapporté par Alboukhâry et Mouslim
[15] - Hadîs authentique rapporté par Alboukhâry
[16] - Le mariage en Islam, doit viser des buts plus nobles que la simple jouissance charnelle. Parmi ces multiples nobles buts on peut citer:
1- L’amour en Allah
2- La recherche de l’au-delà
3- La protection contre les tentations sataniques
4- L’éloignement des péchés
5- La perpétuation de l’espèce humaine
6- L’augmentation en nombre de la Oummah Islamique
7- La recherche d’une pieuse postérité
8- L’union en vue d’œuvrer pour la propagation de l’Islam et l’épanouissement de l’Humanité
9- Le tissage de nouveaux rapports de parenté
10- L’imitation du Prophète prière et salut d’Allah sur lui, dans sa Sounnah... Voir notre ouvrage: «Le mariage en Islam» 
[17] - C’est pourquoi il est rigoureusement recommandé de mener une enquête de moralité sur les futurs conjoints avant le mariage afin de déceler toute anomalie pouvant porter préjudice à l’un de deux conjoints dans sa foi, sa santé, sa raison, son honneur, ses biens…

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