Malgré
les risques liés à Ebola et la guerre contre l'Etat islamique, près de deux
millions de musulmans se sont rendus lundi à La Mecque, en Arabie saoudite,
pour participer au grand pèlerinage annuel, le hajj.
Des
centaines de milliers de pèlerins musulmans du monde entier se pressaient lundi
en Arabie saoudite pour participer au hajj, le pèlerinage religieux musulman.
Avec l'entrée en guerre contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI), la
sécurité a été renforcée. Et des mesures sanitaires liées à Ebola ont été
prises.
"Labeyka
Allahuma Labeyk" ("Me voici Dieu, à ton service"), chantaient à
l'unisson des personnes âgées, le dos courbé et marchant avec une canne.
D'autres, assises sur des fauteuils roulantes, se frayaient péniblement un
chemin vers la Grande Mosquée de La Mecque, où des dizaines de fidèles
tournaient déjà autour de la Kaaba sacrée.
Près
de deux millions de personnes sont attendues, notamment d'Asie et d'Afrique,
pour le grand pèlerinage annuel, appelé hajj, qui commence officiellement
jeudi. Le hajj est une obligation religieuse et l'un des cinq piliers de
l'islam.
Restrictions
face à Ebola
L'Arabie
saoudite a interdit l'entrée sur son territoire aux ressortissants de Guinée,
du Liberia et de Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par le virus
Ebola qui a tué plus de 3000 personnes cette année en Afrique de l'ouest.
Cependant,
le Nigeria, où huit morts ont été dénombrés, a été autorisé à envoyer des
pèlerins au plus grand rassemblement de musulmans au monde. Ses ressortissants
sont soumis à un test médical et leur température est prise deux fois.
Slogans
idéologiques interdits
Outre
les mesures sanitaires liées à Ebola, les autorités ont renforcé la sécurité,
alors que le royaume saoudien, chef de file des pays arabes du Golfe, s'est
engagé militairement la semaine dernière aux côtés de Washington dans la guerre
contre l'EI en Syrie.
S'exprimant
après une parade militaire, le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince
Mohammed ben Nayef, s'est montré rassurant dimanche. Il a affirmé que son pays
était capable d'assurer la sécurité du Hajj et qu'il agirait "de manière
décisive" en cas de menaces de la part de l'EI "et d'autres"
groupes extrémistes.
Le
prince est réputé pour sa fermeté face à Al-Qaïda, qu'il a réprimé sans merci
après une série d'attaques en Arabie saoudite il y a une décennie. Mohamed ben
Nayef a aussi demandé aux pèlerins d'éviter les slogans "politiques et
idéologiques" pendant le hajj, selon l'agence officielle saoudienne SPA.
Bonheur
paisible
L'Arabie
saoudite, qui abrite les deux plus hauts lieux saints de l'islam, a mobilisé
85'000 agents pour assurer le bon déroulement du pèlerinage. En dépit des
inquiétudes sanitaires liées à Ebola et au coronavirus MERS, dont le royaume
est le premier foyer au monde, un sentiment de ferveur tranquille était
perceptible parmi les pèlerins.
"Je
n'ai jamais ressenti une telle sensation de bonheur", a témoigné Aisha,
une Algérienne de 50 ans, la bouche recouverte d'un masque médical, en marchant
main dans la main avec son fils Ahmed.
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