lundi 6 octobre 2014

Aïd El Kébir: Des religieux égyptiens estiment que le Maroc a commis un acte « haram » en le célébrant le dimanche



Des religieux égyptiens montent au créneau. Ils accusent le Maroc de briser l’unanimité du monde islamique parce qu’il a osé célébrer l’Aïd El Kébir le dimanche.




Cette année, les Egyptiens se sont dépassés en nombre d'insultes et attaques contre le Maroc et les Marocains. Même en cette période de fête et de piété, des religieux de l’université Al Azhar ont jugé bon de prendre le relais de la journaliste Amani Al Khayyat et de l’acteur Youssef Chaâbane pour tirer à boulets rouges sur le timing de la célébration de l'Aïd el Kebir, le dimanche, par le royaume.

Le premier coup de canon a été tiré par Youssef Aïd, qui exerce la fonction de secrétaire général de la Fatwa à Al Azhar. Ne faisant pas dans la dentelle le prédicateur, dans des déclarations à un média local, crie au sacrilège. Selon lui, les Marocains commettent un grave péché en fêtant l’Aïd vingt-quatre heures après l’Arabie saoudite, concluant qu’il s’agit là d’un acte « haram ». Et il en est de même pour la prière de l’Aïd et le jeûne de la veille du jour du sacrifice du mouton, une pratique en vogue au Maroc. Le religieux appelle, par ailleurs, les oulémas du royaume à laisser de côté leurs calculs du calendrier lunaire et opter pour la voie facile : suivre l’Arabie saoudite. C’est la recette toute faite que le alem egyptien prescrit généreusement pour le cas du Maroc qui, affirme-t-il, brise l’unanimité de la « oumma islamique ».

Des Egyptiens plus saoudiens que les Saoudiens

Youssef Aïd n’est pas le seul à surfer sur la vague anti-Maroc en Egypte. Un autre religieux, Mohamed Echahat El Jondi, surenchérie en avançant que la célébration des Marocains est illégale et ne s’appuie sur aucun fondement théologique.

Même son de cloche auprès de Ilham Chahine, enseignante de la religion et la philosophie à l’université Al Azhar. La dame attribue l’ « exception » marocaine à la « Laïcité », très répandue au royaume. Un contexte qui favorise, estime-t-elle, l’ « ignorance » des préceptes de l’islam, ajoutant que tous les Etats islamiques doivent, impérativement, suivre l’Arabie saoudite.

Force est de constater que depuis la destitution de l'ancien président Mohamed Morsi, des Frères musulmans, le Caire et Ryad vivent une lune de miel parfaite. Une entente qui a parfois des effets pervers sur certains Egyptiens. Preuve en est, ces religieux qui se montrent plus saoudiens que les Saoudiens eux-même!




Notre commentaire


La fête de Tabaski ou sacrifice est une fête particulière avant tout aux pèlerins qui ont affronté les épreuves du Hadj comme la fête de Ramadan (Idoul-Fitr) est particulière à ceux qui ont jeûné. Les autres musulmans y ont été associés par extension de la miséricorde divine. Cette fête intervient le lendemain de la station des pèlerins à Arafa. Dans le monde entier, il n’y a qu’un seul jour d’Arafa, par conséquent les musulmans du monde entier devaient fêter ensemble cette fête pour marquer ainsi l’unité du monde musulman. Personnellement je ne comprends pas le sens de fêter le surlendemain d’Arafa. Il est donc temps que la Oummah s’unisse et fête ensemble au moins une fois dans l’année. 


Cheikh Boureima Abdou Daouda (Makkah le 6 octobre 2014).



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