La Mauritanie vient juste d'approuver une
augmentation du nombre d'heures consacrées à l'enseignement islamique et
religieux (IMCR) dans les écoles secondaires.
Conséquence de cette décision du ministre
de l'Education, la religion sera désormais l'une des épreuves obligatoires au
baccalauréat.
Cette décision, prise le 4 novembre et
saluée par les élèves et les organisations de la société civile, vise à initier
les jeunes à une forme de l'Islam centriste et modéré, enseignant les vertus de
la religion et évitant les fausses interprétations qui conduisent à
l'extrémisme.
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[AFP/Georges Gobet] Les imams mauritaniens
saluent une initiative gouvernementale
visant à consacrer plus de temps à
étudier le discours
religieux modéré dans les écoles.
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Plus d'heures de cours et une augmentation
du coefficient aux examens pour l'éducation islamique "contribueront sans
doute à renforcer l'immunisation de notre jeunesse contre toutes les formes de
déviation", ont estimé les principaux syndicats d'enseignants dans un
communiqué.
"Cette décision est salutaire et
répond aux aspirations de tout le peuple mauritanien", a commenté le
professeur Mohamed Ould Sidati.
"C'est là une réponse favorable aux
demandes répétées des oulémas et notamment de l'imam de la grande mosquée de
Nouakchott Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibourahmane, qui n'a cessé d'insister
sur les avantages de cette revalorisation, qui permettra de mieux éduquer la
jeunesse aux fondements d'un Islam tolérant", a-t-il ajouté.
L'imam Ali Ould M'Boirik de la mosquée
Omar, dans la banlieue de Nouakchott de Dar Naim, estime que cette décision
vient "au bon moment".
"Aujourd'hui plus que jamais, notre
jeunesse, qui est confrontée aux influences du monde extérieur, a besoin de
revenir aux véritables enseignements de notre sainte
religion", poursuit-il. "Pour immuniser les jeunes contre
l'extrémisme, on doit les inciter à mémoriser et comprendre le Coran, qui
demeure la matière la plus importante en éducation islamique, suivie par la
mémorisation et la compréhension des hadiths du Prophète Mahomet, QLPSSL."
"Aujourd'hui, certaines personnes qui
prétendent agir au nom de la religion peuvent mal l'interpréter ou la pratiquer
incorrectement. C'est pourquoi il serait faux de se faire une idée de cette
religion en se basant sur les actes de telles personnes. La meilleure façon de
comprendre l'Islam est de se référer à sa source divine. La source de l'Islam
est le Coran ; et le modèle de moralité décrit dans le Coran est irréprochable.
Voilà ce que nos enfants doivent assimiler et appliquer", ajoute cet imam.
Mohamed Mahmoud Ould Tah, étudiant à
l'Institut d'études islamiques (ISERI) de Nouakchott, déclare soutenir cette
décision, parce qu'elle "contribuera à vulgariser les vrais enseignements
de l'Islam".
"Le Coran est basé sur les concepts
de la bonne moralité, de l'amour, de la compassion, de la miséricorde, de
l'humilité, du dévouement, de la tolérance et de la paix. Un Musulman qui vit
selon ces préceptes moraux est réfléchi, tolérant et digne de confiance. Voilà
le vrai visage de l'Islam que les jeunes doivent connaître", ajoute-t-il.
Il poursuit en expliquant que l'Islam est
"une religion qui encourage la liberté de vie, d'opinion et de pensée.
Selon le Coran, l'un des plus grands péchés est de tuer un être humain qui n'a
pas commis de crime. Ce sont tous ces enseignements que l'on peut maintenant
transmettre aux élèves et aux étudiants, car l'IMCR est devenue une matière de
base."
Fatimetou Mint Ahmed, mère d'un lycéen, se
félicite également de cette initiative, estimant que les jeunes sont
"totalement conquis par les influences extérieures".
"Il y a l'internet, les réseaux
sociaux et les organisations extrémistes qui diffusent des idées très
dangereuses. L'école doit être un bon paravent contre toutes les formes de
dépravation", estime-t-elle.
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