Niamey, 30-8-2015: L’Association pour l’Appel
à la Paix (AAP) a organisé en collaboration avec l’Union des Oulémas d’Afrique le
dimanche 30 août 2015 à Niamey, au Niger, un colloque sur le thème: «L’extrémisme
religieux: les causes, les manifestations… les solutions islamiques».
La cérémonie officielle d’ouverture a
été placée sous le haut patronage du Gouverneur de la Région de Niamey qui a
été représenté par le Secrétaire Général de la Région de Niamey.
Plusieurs hautes personnalités nationales
et étrangères ont honoré de leur présence cette cérémonie d’ouverture ainsi que
certaines conférences qui ont suivi l’ouverture. On note particulièrement la
présence de l’ambassadeur des Etats-Unis au Niger Mme Eunice
Reddick, le Directeur Général de la Direction Générale de la
Documentation et de la Sécurité Extérieure le Général Koré Louali Chaibou, la Directrice
du Centre Culturel Américain à Niamey Mme Deneyse Kirkpatrick, le représentant
de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, Mohamed Ali, Cheikh Ali Ben Sallah Ex-Ministre des Affaires Religieuses et Conseiller Religieux du Premier Ministre actuellement, le Pr Alhassane Yenikoye et le Pr Habibou Abarchi respectiment Ex et Actuel
Recteurs de l’Université de Niamey et de nombreux fidèles.
L’organisation de ce colloque a été
confiée au Cheikh Boureima Abdou Daouda, membre fondateur et membre du Conseil
d’Administration de l’Union des Oulémas d’Afrique, Conseiller Spécial du
Premier Ministre et Imam de la Grande Mosquée à l’Université Abdou Moumouni de
Niamey.
Trois interventions ont marqué la
cérémonie d’ouverture:
- celle de Cheikh Adam Youssouf,
Président de l’Association pour l’Appel à la Paix qui a souhaité la bienvenue
aux invités et aux participants.
- celle de Cheikh Boureima Abdou Daouda,
Responsable de l’organisation du colloque qui a souligné l’importance du thème
et l’indispensabilité de l’implication des Leaders Religieux Musulmans dans la
lutte contre l’extrémisme religieux.
- celle du Secrétaire Général de la
Région de Niamey qui a salué l’initiative et qui a souhaité que ce genre de
colloques soit organisé dans toutes les Régions du Niger afin de sensibiliser
les populations sur le phénomène de l’extrémisme religieux, ses causes, ses
manifestations et les solutions que lui propose l’Islam.
Les participants ont été édifiés par la
suite par trois conférences en Français, en Haoussa et en Zarma sur le thème de l’extrémisme religieux,
suivies d’un débat.
Discours
du Responsable de l’organisation du colloque:
Mesdames
et Messieurs à vos titres et grades respectifs
Chers
invités
Chers
frères et sœurs en Islam
Assalamou
alaikoum wa rahmatoullah (que la paix et la miséricorde d’Allah) soient sur
vous!
Depuis
2011, le Sahel vit une situation d’insécurité grandissante née des événements
sociopolitiques qui se sont passés en Libye et au Mali d’une part et des
troubles socioreligieux causés par Boko Haram au Nigeria d’autre part. Compte
tenu de sa position géographique et de
son implication directe dans la lutte contre les groupuscules terroristes, le
Niger se trouve confronté aujourd’hui aux différentes menaces terroristes au
niveau de ses frontières voire à l’intérieur de son territoire.
La
recherche des solutions diversifiées et durables à cette situation, nécessite
l’implication de toute la population en général et en particulier celle des
leaders d’opinion plus précisément les leaders religieux -vu la coloration
religieuse de ces menaces- car les leaders religieux sont non seulement à
l’avant-garde des questions socioreligieuses dans les villes et les villages
mais incarnent surtout l’opinion, la vision et l’orientation des fidèles.
A
cette situation s’ajoutent les événements du 16 et du 17 janvier 2015 au Niger
et le déclenchement de la guerre provoquée par Boko Haram. Il a été jugé donc
nécessaire de former un Comité de Déradicalisation Religieuse en vue de
participer à long terme à une solution définitive du phénomène de la
radicalisation religieuse qui est à la base de l’extrémisme religieux violent
dans la plupart des cas. Malheureusement ce Comité peine à se mettre sur
pied au Niger.
Indépendamment
de ce Comité, l’Union des Oulémas d’Afrique a eu l’heureuse initiative de
financier modestement la tenue d’un colloque ou symposium dans la plupart des
pays membres en vue d’éclairer les populations sur le phénomène de l’extrémisme
religieux.
Il
faut rappeler que l’Union des Oulémas d’Afrique a été créée en juillet
2011 à Bamako au Mali en présence de cent vingt-quatre (124) participants
venus de 38 pays africains. L’Union regroupe aujourd’hui 42 pays africains.
Chère
auguste assemblée, la radicalisation religieuse est un concept idéologique
ancrée dans l’esprit de ses victimes, par conséquent, il n’y a qu’une
idéologique contraire qui est capable de la déraciner et de l’extirper des
esprits et des mentalités d’où l’importance et l’indispensabilité de
l’implication des Religieux Musulmans pour déradicaliser les victimes de la
radicalisation et faire éviter aux populations de tomber dans le filet de la
Radicalisation religieuse qui conduit à l’extrémisme puis au djihâdisme.
La
«Radicalisation Religieuse» comme on le voit, est une maladie de société et
comme toute maladie son remède ne consiste pas à s’attaquer à ses symptômes ou
manifestations seulement (discours radical, rébellion armée, atteinte aux vies
innocentes des individus et des groupes, terrorisme organisé…).
Au
contraire, il faut des solutions à la fois préventives, et curatives ainsi que
des actions d’accompagnement ou mieux de suppléance.
La
Déradicalisation Religieuse demeure une responsabilité commune et à ce titre
exige l’implication de tous les acteurs de la société.
Les
solutions ne doivent pas être militaires seulement car une intervention
militaire peut repousser les terroristes voire les tuer mais ne tue pas le
terrorisme lui-même c’est-à-dire l’idéologie (la Radicalisation) qui est à la
base de ce terrorisme. C’est pourquoi après une intervention militaire contre
des terroristes, le terrorisme résiduel persiste chez ceux qui ne sont pas tués
ou arrêtés et ils n’hésitent pas à se venger n’importe où et n’importe quand,
chaque fois qu’ils trouvent l’occasion de le faire même en se faisant
«kamikazer» car ils sont convaincus que s’ils meurent, ils meurent martyrs. C’est
exactement ce qui se passe en Afghanistan, en Somalie, en Iraq, en Libye, au
Mali…
Pour
nous, les meilleures solutions seraient celles qui s’attaqueraient à toutes les
causes principales de la Radicalisation que nous allons voir à travers ce
colloque qui vient on ne peut plus à point nommé pour nous permettre de lever
un coin du rideau sur l’extrémisme religieux: les causes, les manifestations, le processus et les moyens d’endoctrinement,
les méfait et les solutions islamiques.
Je
ne terminerai pas mon intervention sans souligner la présence parmi nous des
hautes personnalités nationales et étrangères, ce qui prouve l’intérêt que tout
le monde accorde aujourd’hui aux problèmes de l’extrémisme violent. Je les
remercie particulièrement pour cet honneur qu’ils nous font sans toutefois
oublier tous les fidèles qui ont fait le déplacement pour venir suivre les
travaux de ce colloque.
Que
Dieu nous bénisse tous et nous protège davantage ainsi que nos pays!
Je
vous remercie.
Fait
à Niamey, le 30 août 2015
Cheikh
Boureima Abdou Daouda