Louanges à Allah Seigneur de
l’Univers et prière et salut d’Allah sur notre Guide et bien-aimé Mouhammad,
sur sa sainte Famille et ses fidèles Compagnons!
Je suis peut-être parmi les premiers
à appeler à la conservation des termes spécifiques à l’Islam sans les traduire
comme çalât, ciyâm, hadj… depuis 1995 où j’avais écrit mon livre en Arabe
intitulé:
«دور الترجمة الدينية في الدعوة إلى الله»
«Le rôle de la traduction religieuse dans l’appel à
Allah».
En effet, ces termes techniques ne
trouvent pas d’équivalents dans les autres langues qui sont capables de donner
leur vrai sens et leur portée comme c’est le cas du terme «çalât» que l’on
traduit en Français par «prière» alors que le terme «çalât» a une définition
technique (conventionnelle) qui diffère de son sens étymologique ou littéral.
Il en va de même pour les autres termes comme «Zakât», tous ont deux
définitions: une définition linguistique ou littérale et une définition
technique ou conventionnel propre à
l’Islam.
Cependant quand nous nous adressons à
des non-musulmans, nous sommes parfois contraints d’utiliser les termes qu’ils
connaissent tel le cas du terme «çalât» que nous traduisons en Français par
«prière».
Cette conservation des termes propres
à l’Islam est valable aussi pour les noms propres: on ne doit pas les traduire
et on ne doit pas non plus les déformer. Par exemple si quelqu’un s’appelle
Yahya en Arabe (يَحْيَى ), il ne deviendra pas: John en Anglais, Jean en Français,
Yayé en Sonrai…
De même si
quelqu’un s’appelle Mouhammad (مُحَمَّدٌ) on ne doit
pas déformer ce nom en le transformant en: Mohamet, Mohamed, Mahamadou,
Mahaman...
Il faut
reconnaître que le respect de la phonétique dans la transcription des mots et noms
arabes, relève d’une certaine maîtrise de la langue arabe.
C’est
pourquoi nous avons gardé ces termes et noms propres à l’Islam dans notre
traduction du sens des versets du Noble Qour’ân (parue en 1999) comme le terme
«Allah» à propos duquel nous avons dit dans le commentaire de la Sourate
Alfâtihah: «Nous
adoptons le terme (Allah) qui signifie Dieu, l’Unique Divinité, sans associé, et qui mérite l’adoration partout et toujours. Contrairement au terme Dieu,
le mot Allah ne se met ni au féminin ni au pluriel; il ne dérive d’aucune
racine et n’accepte ni suffixe ni préfixe, sauf
l’invocatif (Allahoumma) qui est la contraction de (yâ Allah!). Tous les
noms de perfection sont attributs de «Allah». On dit par exemple: Allah est
Tout Miséricordieux, Très Miséricordieux, Tout-Puissant, Pardonneur... Allah
est donc le nom propre de Dieu, or les noms propres ne se traduisent pas».
Néanmoins, pour réfuter la prétention de certains
non-musulmans selon laquelle «Allah» est la divinité des Arabes ou des
Musulmans, nous utilisons les termes qu’ils connaissent ou par lesquels ils
désignent l’Être Suprême, le Créateur Absolu. En Français comme en Anglais il y
a une convention orthographique pour désigner cet Être Suprême, il s’agit
d’écrire Dieu ou God avec une majuscule pour le désigner; sinon dieu ou god
avec une minuscule désignerait n’importe quelle divinité. Et la divinité par
définition est ce à quoi l’on obéit par amour, crainte ou espoir c’est
pourquoi même la passion de l’homme peut-être sa divinité comme Allah le Très
Haut l’a dit dans le Noble Qour’ân:
« أَرَأَيْتَ مَنْ اتَّخَذَ إِلَهَهُ هَوَاهُ أَفَأَنْتَ تَكُونُ عَلَيْهِ
وَكِيلاً »
«Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité? Est-ce à
toi d'être un Wakîl (garant) pour lui?».
Sourate 25, verset 43.
Il faut
souligner que l’être humain, quel que soit le nombre de divinités qu’il adore,
il sait qu’il y a une qui est suprême et plus grande que les autres et il a un
nom pour cette divinité suprême. Chaque peuple a un nom par lequel il désigne
cette divinité au-dessus de laquelle il n’y a rien et cela dans toutes les
langues. Et le fait qu’Allah ait un nom dans chaque langue et chez chaque
peuple, est une preuve supplémentaire de Son Existence car ce qui n’existe
pas n’a pas de nom. Allah le Très Haut a envoyé chaque messager avec la
langue de son peuple afin de lui transmettre et de lui expliquer la Religion
d’Allah et nous savons bien que tous les messagers et prophètes de l’histoire
humaine n’étaient pas arabes, ce qui signifie qu’ils avaient utilisé leurs
langues respectives pour transmettre le message d’Allah à leurs peuples.
Nous pouvons
donc utiliser en cas de besoin et en guise de pont de compréhension, les termes
Dieu, God et leurs semblables qui désignent l’Être Suprême; pour parler d’Allah
et de Sa Religion aux autres. Certes, Allah est le plus Savant.
Qu’Allah nous
conforme davantage à ce qu’Il aime et agrée parmi les paroles, les actions et
les comportements apparents et cachés.
Cheikh
Boureima Abdou Daouda
Niamey, le 9
juillet 2019